SHANGHAI : une ville en mutation

Publié le par BEN M BAREK Kalthoum

 

SHANGHAI :

une ville en mutation

 

Article diffusé sur le journal « France Antilles »

Le 16 décembre 2010

 

 

 

Kalthoum BEN M’BAREK et Pascal SAFFACHE

 

Shanghai signifie en chinois « sur la mer ».  Elle est située dans le Sud-Est de la Chine. A l’Est la ville est bordée par la mer de Chine orientale. A 24 km au Nord par le fleuve Yangzi Jiang. Ce fleuve sépare la Chine du Nord de celle du Sud. Au Sud elle est bordée par le golfe de Hangzhou. A l’Ouest de nombreux canaux, lacs (Taïhu) et marais délimite ce territoire.

 

Cette ville de 6 340 km² compte près de 21 millions d’habitants répartis sur les 13 arrondissements, soit 3 312 habitants par Km². C’est la plus grande ville de Chine. Pourtant, le nombre d’habitants au km² est inférieur à celles que connaissent les villes ayant un rayonnement mondial. En effet, Tokyo à une superficie de 2 187,65 km² soit  5 950 habitants par km², Londres avec 1 579 km² compte 4 867 habitants par km², New-York dont la superficie est de 1 214 km² enregistre 6 708 habitants au Km². La Martinique avec 1 128 km² enregistre 353 habitants par km. Et pourtant Shanghai parait dense. Cela est lié à densification intense de certains quartiers (Puxi, Pudong) et la présence de nombreux  gratte-ciels.  Tantôt le tissu urbanistique est plus étendu dans les autres quartiers.

 

En outre plus de dix millions de personnes vivent à la périphérie de cette ville. Shanghai est une métropole cosmopolite, composée de chinois, américains, européens et japonais. Le confucianisme est la religion principale, mais la population est aussi composée de 300 000 juifs, 200 000 musulmans et autant de bouddhistes. Cette mixité existe depuis le XIXème siècle en raison du port maritime qui a favorisé le commerce mondial (perle, porcelaine, thé, pierre de jade…).

 

C’est en 1990, que le gouvernement situé à Pékin, a donné l’autorisation à Shanghai de se développer. Auparavant, sous un régime communiste, tout était contrôlé et certaines opérations de développement étaient interdites.

 

Depuis, cette ville regroupe toutes les grandes fonctions économiques (entreprises, industries, commerces, services, artisanat…), financières (banques nationales, internationales), universitaires, scientifiques, culturelles, logistiques et techniques (transports en bus, métro, train à grande vitesse, train à lévitation magnétique, transports électriques, transports maritimes, centrale nucléaire installée à la périphérie…). Tout a été refait, afin d’avoir une ville ayant un rayonnement mondial.

 

La ville s’est lancée dans une course effrénée vers la verticalité et l’horizontalité comme si elle voulait rattraper son retard et accéder rapidement à la modernité voir être un précurseur des solutions de demain. Elle n’hésite pas à faire appel à des universitaires pour faire avancer la technologie ou les applications. Elle s’appuie aussi de spécialistes et notamment des experts étrangers.

 

A titre d’exemple, le train à sustentation magnétique a été construit par une société allemande en 2003. Le train à grande vitesse a été conçu par ALSTOM (français) et SIEMENS (allemand).

 

Autre d’exemple, le doyen de la faculté d’urbanisme et d’architecture de Tongji, Wu Zhiqiang Siegfried est le planificateur de l’exposition universelle. L’espace aménagé est divisée en cinq territoires entre Pudong (nouvel arrondissement de Shanghai à l’Est) et Puxi (arrondissement à l’ouest). Pudong et Puxi sont séparés par le fleuve Hangpu. 192 pays, répartis sur 530 hectares, sont venus exposer leurs modèles d’habitat répondant aux critères du développement durable. L’organisation a été un véritable challenge, car la Chine voulait être la première de la liste des pays ayant organisé un évènement international. Ainsi, elle a détrôné, New-York en 1939 (500 hectares), Montréal en 1967 (400 hectares), Séville en 1992 (215 hectares), Hanovre en 2005 (160 hectares) et Paris qui en 1889 avait utilisé 50 hectares pour la Tour Eiffel. Mais elle n’a pas battu San Francisco en 1915 (635 hectares). Pour ce faire, la ville a débloqué 75 millions d’euros pour inviter les pays émergents (53 pays africains, asiatiques et sud américaines). Cette exposition aura coûté plus de deux milliards d’euros. Les universitaires sont sollicités en tant que chercheur-spécialistes pour mener des opérations concrètes d’aménagement et de gestion de l’urbanisme en lien avec les professionnels.

 

Outre, la verticalité et l’horizontalité recherchées, la quantité est aussi un défi pour la ville. La Mairie a fait construire 4000 édifices de plus de 100 mètres. Aucune mégalopole n’en dispose autant…

 

Shanghai interpelle sur le courage et la force des hommes politiques et des institutions à associer les universitaires, les professionnels et les experts étrangers sur les projets ayant des enjeux nationaux et internationaux.

 

D’autres articles suivront sur la Chine…

 

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Publié dans L'HABITAT EN CHINE

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